Afrique subsaharienne : la Covid-19 et l’inflation ont miné les progrès dans la lutte contre la corruption en 2022

(Agence Ecofin) - Le rapport de l’IPC 2022 de Transparency International a été publié. Pour l’Afrique subsaharienne, les données n’ont pas connu d’évolutions notables. Même si certains pays ont réalisé des performances à la hausse, la moyenne régionale reste en dessous des 50 points.

La pandémie de Covid-19 et l’inflation ont endigué les progrès réalisés par les gouvernements dans la lutte contre la corruption en Afrique subsaharienne. L’information émane du rapport 2022 sur l’Indice de perception de la corruption (IPC) de l’ONG Transparency International, publié le lundi 31 janvier.

Au niveau régional, l’organisation révèle que l’IPC n’a pas connu d’évolutions notables dans la région. En témoigne le score moyen régional qui est de 32 sur 100 marquant une nouvelle année de stagnation. En outre, la note d’information précise que « quarante-quatre des 49 pays évalués obtiennent toujours un score inférieur à 50. Les progrès réalisés par quelques pays sont contrebalancés par des baisses significatives dans d'autres ».

Le rapport de Transparency révèle que cette performance est due aux conflits et les problèmes de sécurité que connaît la région. Il existe également une absence ou quasi-absence de mesures visant à empêcher la fuite des capitaux hors de la région. Ceux-ci sont évalués à des dizaines de milliards de dollars chaque année. De plus, l’inefficacité des contrôles indépendants du gouvernement et les intimidations, le dénigrement ou les arrestations de militants de l'opposition ont impacté le phénomène. Ces facteurs combinés ont nui à « la capacité des États à réagir de manière décisive à la corruption ».

« La pandémie a affecté les moyens de subsistance des populations, creusé les inégalités et augmenté les risques de corruption dans toute la région. Il n'est pas surprenant que la corruption ait été au cœur de nombreuses élections en 2022. L'intégrité du vote lui-même est également restée une préoccupation. Au Kenya (32), l'élection a mis en évidence le besoin urgent d'un contrôle public du financement politique. La même question sera à l'honneur lors des élections de 2023 au Nigeria (24) et au Ghana (43) en 2024 ».

Les Seychelles trônent toujours en tête des pays les moins corrompus d’Afrique subsaharienne. Avec un score de 70 sur 100, l’archipel est le pays ayant réalisé, une fois de plus, les meilleures performances dans la région. Le Botswana et le Cap-Vert suivent avec un score égal à 60 points chacun. Au bas de ce tableau d’IPC, l’on retrouve des pays tels que Le Burundi (17), la Guinée équatoriale (17), le Soudan du Sud (13) et la Somalie (12) qui ont enregistré les performances les plus faibles, indique Transparency International.

Notons que le rapport de l’IPC de l’ONG Transparency International classe 180 pays et territoires, dont 54 en Afrique. Ce classement est fait en fonction du niveau de corruption dans le secteur public, tel qu’il est perçu par les experts et les hommes d’affaires. L’échelle utilisée part de zéro à 100 où zéro correspond à un système très corrompu et 100 à un système très faiblement corrompu.

Jean-Marc Gogbeu

Classement 2022 des pays africains selon l’IPC

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