Commerce et biodiversité marine : les moules et huîtres de Bizerte, un potentiel chéri des eaux

1 année environ 260

PUB | Pour accroître votre Productivité, utilisez l'IA Générative " NViNiO • Creator AI™ " en cliquant : ici ❤️


Au nord de la Tunisie, face à la mer Méditerranée, le soleil fait miroiter l’eau du port de Bizerte. Il est tôt le matin, les mouettes survolent les bateaux et il sent bon l’air marin. Tandis que les pêcheurs à la ligne s’animent près de la promenade du port, la lagune de Bizerte se prépare à accueillir un autre type d’espèces marines. Lieu exceptionnel de biodiversité, elle s’est révélée être l’un des rares berceaux en Tunisie pour l’élevage conchylicole, la production d'huîtres et de moules.

« Depuis ma tendre enfance, la mer est une passion. Et puis j’ai eu le déclic pour créer ma propre entreprise d’élevage d’huîtres et de moules », explique Malek Talbi, 37 ans, technicien supérieur en agronomie et gérant passionné de l’entreprise « Délices de la Mer ». Depuis 2009, celle-ci exploite un parc conchylicole de la lagune de Bizerte avec, comme base arrière, le port de pêche de Zarzouna, où son unité de purification assure le contrôle phytosanitaire. « D’une simple idée, j’en suis arrivé aujourd’hui à diriger une entreprise qui emploie une vingtaine de personnes ! », ajoute fièrement Malek.

Sa ferme en mer, ce sont plus de 20 hectares de plateformes flottantes où s’agrippent moules et huîtres, élevées naturellement. L’intervention humaine s’y limite à la simple gestion de l’espace et à certaines tâches techniques qui accompagnent la croissance des coquillages. A l’issue du cycle, la production est envoyée à l’unité de purification, où la qualité des mollusques est scrutée avant de les déclarer aptes à la consommation.

La filière jouit d’un vrai potentiel : les huîtres de Bizerte atteignent leur calibre commercial en neuf mois seulement, contre presque trois ans en France. Bien qu’elles aient traversé quelques difficultés passagères il y a plus d’une décennie, les fermes conchylicoles s’avèrent être une filière prometteuse.

Pour fructifier son idée et développer son entreprise, Talbi Malek a choisi de recourir à l’aide de la Banque tunisienne de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME), qui bénéficie de l’appui de la Banque africaine de développement. « L’objectif n’est pas la rentabilité à tout prix, c’est de trouver l’équilibre, explique le directeur général de la BFPME, Lebid Zâafrane. La priorité, c’est surtout d’aider les entreprises à créer de la valeur et des emplois ».

Une stratégie qui est précisément celle de la Banque africaine qui, via son Fonds d’assistance au secteur privé africain (FAPA), a mobilisé près de 1 million de dollars américains pour renforcer l’engagement de la BFPME auprès des entreprises en difficulté. À son tour, la banque tunisienne a ainsi pu accompagner, sur l’ensemble du pays, une cinquantaine d’entreprises dans des secteurs aussi variés que l’industrie, l’éducation, le textile ou la pêche.

« Avec l’aide de la BFPME, j’ai pu développer mon affaire, installer une unité de purification et augmenter de 40 % la capacité de production de mon parc conchylicole », détaille Malek Talbi, qui précise : « Mon chiffre d’affaires a augmenté de 30 %. Cette croissance, je vais l’accompagner en recrutant un ingénieur, un technicien, deux responsables commerciaux et un administratif ».

La conchyliculture fait partie de ces activités à fort impact sur l'environnement. Nouha Ben Saïd, ingénieure en génie halieutique et environnement, est la responsable de la station de purification. C’est elle qui réceptionne les lots de coquillages puis assure le contrôle sanitaire et la traçabilité des bivalves avant leur mise en vente. « J’adore les coquillages, tout ce qui est en rapport avec la mer. Je viens du village de Metline en bord de mer alors je ne peux travailler qu’avec la mer ! », lance cette passionnée.

« Les coquillages filtrent l’eau et augmentent sa transparence, ce qui permet au rayonnement solaire de mieux pénétrer les fonds sous-marins. Ce processus favorise la présence d’algues, ce qui améliore la qualité de l’eau », explique la jeune ingénieure. Avant d’ajouter : « Cette filière favorise le développement d’une remarquable biomasse dans la lagune qui a permis de développer de nouveaux organismes marins. La protéger est essentiel ».

S’il écoule aujourd’hui sa production de moules et d’huîtres sur les marchés locaux, Malek voit même plus loin que le marché national : « Mon ambition est d’aller au-delà de Bizerte. Je veux investir de nouveaux marchés et développer ma production d’huitres à l’export ».

En Tunisie, ce jeune entrepreneur plein de projets est un exemple parmi d’autres. A leurs côtés, la BFPME permet au secteur privé tunisien en quête d’opportunités de se repositionner pour créer plus de valeur ajoutée et d’emplois. Venue l’appuyer, la Banque africaine de développement offre, à toutes ces femmes et à tous ces hommes engagés, l’opportunité d’oser, d’entreprendre et d’avancer.

Lire tout...

© 2024 | Actualités africaines & Moteur de recherche. NViNiO GROUP

_