(Agence Ecofin) - La Côte d’Ivoire fournit 45 % du cacao mondial. Après le Ghana vers la mi-septembre, la nation éburnéenne vient aussi d’augmenter le prix aux producteurs pour l’année cacaoyère 2024/2025.
En Côte d’Ivoire, les producteurs de cacao percevront 1 800 Fcfa par kg durant la campagne principale 2024/2025 qui s’ouvre ce mardi 1er octobre.
L’annonce a été faite par Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre de l’Agriculture en marge de la clôture de la 9ème édition des Journées nationales du chocolat et du cacao (JNCC) qui se tenaient du 28 au 30 septembre au Parc des expositions d’Abidjan. Le tarif est en hausse de 20 % par rapport au tarif appliqué durant la campagne intermédiaire d’avril à septembre 2024.
S’il marque également une amélioration de 80 % par rapport au prix appliqué durant la précédente campagne d’octobre 2023 à mars 2024 (1 000 Fcfa), il faut noter qu’il reste largement en deçà des attentes exprimées par les producteurs qui misaient sur un tarif compris entre 2 000 et 3 000 Fcfa pour le kilogramme dans un contexte de hausse des prix.
Les cours mondiaux du cacao ont en effet grimpé de plus de 80 % depuis le début de l’année. Le prix fixé actuellement représente en outre environ 43 % du prix mondial actuel à Londres qui a tourné autour de 5 268 livres (7 046 $/tonne) à la clôture de la séance le 30 septembre.
Avec cette annonce d’un tarif à la tonne de 1,8 million Fcfa (3 055 $), les autorités ivoiriennes s’alignent plus ou moins sur le Ghana où les prix ont été augmentés de 45 % à 48 000 cédis la tonne (3 041 $).
Si d’après les observateurs cette situation devrait réduire la contrebande entre les deux pays, la relative faiblesse des prix pourrait en revanche stimuler les envois illégaux vers d’autres pays comme le Libéria, la Guinée, le Togo, le Burkina Faso ou même le Mali comme observés durant la saison écoulée.
En 2023/2024, le Ghana a ainsi perdu 160 000 tonnes de cacao, selon le Cocobod alors que selon les estimations relayées par Bloomberg, les pertes pour la Côte d’Ivoire sont estimées entre 150 000 et 200 000 tonnes durant la même saison.
Ce trafic illégal couplé aux intempéries, aux maladies qui ont réduit les rendements ainsi qu’à l’exploitation minière illégale a conduit à un déficit mondial de 462 000 tonnes durant la saison 2023/2024 qui vient de s’achever, selon l’Organisation internationale du cacao (Icco).
Pour rappel, le Conseil du Café-Cacao (CCC) prévoit d’offrir gratuitement la couverture maladie universelle (CMU) aux producteurs durant la campagne café-cacao 2024/2025.
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