
Des pays comme le Kenya et le Nigeria seront contraints de renoncer à des revenus réels en échange d’une redistribution illusoire de ressources fiscales à l’échelle mondiale (illustration). © Tom Saater/Bloomberg via Getty Images
Incapable de mettre en place le projet de réforme fiscal annoncé le 1er juillet par les pays riches, l’Afrique doit se mobiliser pour un accord international plus équitable.
Un « accord historique » : c’est en ces termes que les grandes puissances ont présenté le projet de réforme du système fiscal international endossé par 131 pays le 1er juillet dernier afin que les grandes multinationales commencent enfin à payer leur juste part d’impôt. Mais est-il vraiment historique ? Et, surtout, quels bénéfices peut en tirer l’Afrique ?
Récapitulons. En avril dernier, le président américain Joe Biden lance un pavé dans la mare en annonçant que les États-Unis taxeront les filiales de leurs multinationales à hauteur de 21 %. Concrètement, cela signifie que si, par exemple, une entreprise américaine déclare ses bénéfices de façon artificielle en Irlande pour payer seulement 12,5 % d’impôt, elle devra verser la différence au fisc américain. Dans la foulée, Washington appelle le reste du monde à en faire de même, afin de financer la reprise économique post-Covid et d’en finir avec l’évasion fiscale à travers les paradis fiscaux.