(Agence Ecofin) - Au menu, le lancement d’une agence de notation financière par l’UA, le maintien du « B+ » par Fitch pour le Benin, les tensions entre l’armée malienne et la CSP-PSD, la construction d’un complexe industriel de production d’acier plat en Egypte et l’avis de l’Organisation météorologique mondiale sur les inondations en Libye.
L'Union africaine envisage de lancer une agence de notation financière en 2024
L'Union africaine (UA) envisage de lancer une nouvelle agence de notation financière panafricaine en 2024, afin de répondre aux préoccupations des pays du continent face aux évaluations « parfois arbitraires » des grandes agences internationales.
« L'agence, qui élaborera sa propre évaluation des risques liés aux prêts accordés aux pays africains, sera basée sur le continent et ajoutera un contexte aux informations que les investisseurs prennent en considération lorsqu'ils décident d'acheter des obligations ou d'accorder des prêts », a déclaré Misheck Mutize, expert principal sur les agences de notation financière auprès de l'UA.
L'UA et les dirigeants de plusieurs pays africains comme le Ghana, le Sénégal et la Zambie, ont estimé à plusieurs reprises que les trois grandes agences de notation (Moody's, Fitch et S&P Global Ratings) « n'évaluent pas équitablement le risque de crédit des pays africains », et qu'elles sont « plus promptes à les rétrograder lors de crises telles que la pandémie de Covid-19 ».
Moody's, Fitch et S&P ont cependant nié toute partialité, affirmant que leurs notations « suivent la même formule d'un continent à l'autre ».
Fitch Ratings: le Bénin conserve sa note « B+ » malgré des défis économiques
L’agence de notation Fitch Ratings a maintenu la notation « B+ » avec perspectives stables, attribuée au Bénin. L’agence de notation estime que cette note reflète « une forte croissance tendancielle, un bilan récent de réformes économiques, des politiques fiscales prudentes et une gestion proactive de la dette ».
Fitch a évalué la croissance de ce pays ouest-africain à 5,5% cette année, en baisse par rapport aux 6,5% estimés par les autorités béninoises et aux 6,4% enregistrés en 2022, en raison de « la baisse de la production de coton, de la réduction du commerce régional et de l'impact du choc du prix du ‘’kpayo’’ sur les activités informelles (transport et commerce) ». Toutefois, la croissance de ce pays ouest africain devrait être soutenue notamment par la mise en œuvre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG) et le dynamisme du secteur agro-industriel qui bénéficie de la mise en exploitation de la zone économique spéciale de Glo-Djigbé, a indiqué l’agence.
Il faut noter que les prévisions de l’agence de notation financière interviennent dans un contexte régional marqué par l’insécurité dans le nord du pays, avec la multiplication des attaques djihadistes à la frontière avec le Burkina Faso et le Niger depuis le début de l’année 2022. De plus, le récent coup d'État au Niger au mois de juillet en ajoute à l'instabilité de la région.
Au Mali, des affrontements ont été signalés entre le gouvernement de la transition et les groupes armés. Un communiqué de la Cellule d'information et de communication des Affaires militaires de l'Azawad a révélé que des affrontements ont eu lieu à Bourem, à 100 km de Gao dans le nord, entre les groupes armés et les forces armées maliennes (Famas), ainsi que « leur partenaire russe Wagner ». Le bilan de ces affrontements aurait été lourd en termes de pertes de vies humaines pour l’Armée.
Cependant, la version de l’armée malienne diverge de ce rapport des groupes armés réunis au sein du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD). Dans son point détaillé, l'état-major général des armées du Mali déclare avoir, aux environs de 9h20 du mardi 12 septembre, « repoussé une attaque complexe aux véhicules piégés ». L’état-major précise avoir, un peu plus tôt, vers 7h30, « ciblé un regroupement de véhicules terroristes au nord-est de Bourem, en phase de préparation d’attaques contre nos forces et les civils dans le secteur ».
Ces affrontements surviennent en pleine escalade des tensions entre les deux camps. Ainsi, lundi 11 septembre, la plateforme CSP-PSD a déclaré avoir pris le contrôle du camp de Bourem. Ce mercredi, les groupes armés déclarent avoir le contrôle total sur 4 emprises.
L'Egypte prévoit de construire un complexe industriel spécialisé dans la production de l'acier plat pour un investissement d'un milliard de dollars. Ce projet, qui a déjà obtenu le feu vert de l’Autorité générale de la zone économique du canal de Suez (SCZone), sera réalisé par une société publique égyptienne, en association avec une entreprise étrangère.
Le complexe industriel devrait avoir une capacité de production de 1,8 million de tonnes par an, et générer à terme 6 500 emplois directs et indirects. Sa production est à la fois destinée au marché local et à l’exportation.
Inondations en Libye : l’OMM affirme que des mesures de prévention auraient pu éviter la catastrophe
Lors d’une conférence de presse à Genève, Petteri Taalas, chef de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué que le nombre de morts aurait pu être évité si les mesures adéquates de prévention avaient été prises. « Ils auraient pu émettre des avertissements et les services de gestion des urgences auraient pu procéder à l’évacuation des personnes, et nous aurions pu éviter la plupart des pertes humaines », a-t-il souligné face aux journalistes.
Au moins 4 000 personnes ont été tuées après le passage de la tempête Daniel qui a fait céder deux barrages en Libye, et dévasté la ville de Derna où des bâtiments entiers ont été emportés par les eaux. Alors que l’aide internationale s’organise, le pays qui reste divisé entre deux gouvernements, qui revendiquent le pouvoir, doit assumer les conséquences d’une longue crise sécuritaire qui l’a laissé exsangue et qui a détruit une bonne partie de ses systèmes d’alertes météo.