Par Chloé Woitier
Publié le 2 février à 16h00, mis à jour le 3 février à 14h27
ENQUÊTE - Les IA génératives ont facilité la production automatisée et sans vérification d’images, vidéos ou sites web cherchant à capter le maximum d’audience sur Facebook, YouTube ou Google. Un appât du gain qui trouble notre rapport entre le vrai et le faux.
Artiste dans le jeu vidéo, Rachel Dufossé conçoit des décors pour les productions du studio rennais Wild Wits Games. Ce travail l’amène à faire des recherches pour trouver des références visuelles. «Pour des questions de gain de temps, internet est une ressource naturelle dans notre métier, en plus de notre bagage artistique et culturel», explique-t-elle au Figaro. Mais depuis quelque temps, son quotidien se complique.
«J’ai récemment dû créer un décor de monastère. En faisant mes recherches, je suis tombée sur des images qui ne m’ont pas choquée à première vue. Mais en y regardant de plus près, plein de choses clochaient... Les informations de ces visuels, qui étaient en réalité générés par IA, étaient inexactes», relate-t-elle. De tels incidents deviennent de plus en plus fréquents dans sa vie professionnelle. «Les référentiels d’images se dégradent de jour en jour sur Google et sur Pinterest», alerte-t-elle. «En tant qu’artiste, j’ai peur de ne plus avoir accès à des ressources fiables sur internet. Et, plus largement, que nos imaginaires collectifs se dégradent.»
«Pinterest ou Behance sont aujourd’hui pollués par des amas de visuels générés par IA. Si vous cherchez, par exemple, des visages de femmes âgées, 70% des contenus…