
La Turquie a réalisé une avancée significative dans ses efforts d’exploration énergétique en Afrique de l’Est, annonçant que deux des trois blocs pétroliers qu’elle exploite dans la région ont produit des réserves commercialement viables.
Ces découvertes, qui devraient contenir jusqu’à 20 milliards de barils de pétrole brut commercialement viable, représentent un tournant majeur dans l’intérêt croissant de la Turquie pour la Somalie et le paysage énergétique plus large de l’Afrique de l’Est.
Le Somali Guardian rapporte que même si les deux blocs pétroliers pilotes ont produit des rendements significatifs, le troisième bloc est toujours en cours d’exploration et devrait produire une quantité commerciale de pétrole d’ici août.
Cette découverte intervient alors que des informations font état d’un accord de développement pétrolier partagé signé entre le gouvernement somalien et la Turquie le mois dernier.
L’accord accorde à la Turquie environ 90 % des droits de production de pétrole et de gaz, jetant les bases d’une coopération énergétique à long terme entre les deux pays.
Accord pétrolier entre la Turquie et la Somalie
La position maritime stratégique de la Somalie et ses vastes réserves énergétiques – estimées à 6 milliards de mètres cubes de gaz naturel et jusqu’à 30 milliards de barils de pétrole offshore – en ont fait une priorité pour les ambitions énergétiques croissantes de la Turquie.
Un accord bilatéral sur les hydrocarbures, signé le 7 mars 2024 à Istanbul par le ministre turc de l’Énergie, Alparslan Bayraktar, et le ministre somalien du Pétrole, Abdirizak Omar Mohamed, a attiré l’attention pour ses conditions inhabituellement favorables pour la Turquie.
L’accord exempte les entités turques du paiement des coûts initiaux standard tels que les primes de signature et les frais administratifs, donnant ainsi à la Turquie un accès libre aux blocs d’hydrocarbures somaliens.
Plus frappant encore, la Turquie peut récupérer jusqu’à 90 % de sa production annuelle de pétrole et de gaz sous forme de « pétrole brut » avant de partager les bénéfices – un pourcentage bien supérieur aux normes internationales. Les revenus de la Somalie sont en outre limités par un modeste plafond de redevances de 5 %, qui exclut le pétrole utilisé ou réinjecté pendant les opérations.
La Turquie a également obtenu le droit d’exporter pleinement sa part d’hydrocarbures aux prix du marché mondial et de conserver tous les bénéfices à l’étranger, privant ainsi la Somalie de tout contrôle sur les flux financiers.
En outre, la Turquie est autorisée à transférer ses droits à des tiers sans surveillance locale ni nécessité d’établir une présence en Somalie.
En substance, l’accord accorde à la Turquie un contrôle économique et opérationnel étendu, ce qui suscite des inquiétudes quant aux bénéfices à long terme que la Somalie tirera de l’exploitation de ses propres ressources énergétiques.
La Somalie défend un accord controversé
En réponse aux nombreuses critiques entourant l’accord, le président somalien Hassan Sheikh Mohamud a défendu l’accord, soulignant ses avantages potentiels pour le pays.
Bien que la Somalie ne soit pas encore reconnue comme une nation productrice de pétrole, les études géosismiques indiquent que le pays pourrait posséder jusqu’à 30 milliards de barils de réserves de pétrole et de gaz.
L’exploitation de ces ressources sera un processus à long terme, car une exploration approfondie prend généralement de trois à cinq ans, la production ne commençant qu’une fois cette étape terminée.
Ahmad Diallo
Je suis Ahmad Diallo, Rédacteur en chef chez AfrikMag. Très friand de lecture, de rédaction et de découverte. Mes domaines de prédilection en matière de rédaction sont la politique, le sport et les faits de société. Email : aDiallo@afrikmag.com