La tech américaine se veut conciliante face à un gouvernement qui a promis d'en découdre

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Les géants des technologies multiplient les annonces de soutien à Joe Biden et au gouvernement américain, qui de son côté avance ses pions pour sa grande bataille contre le pouvoir de ces grandes plateformes numériques.

"Nous avons besoin d'une meilleure vision pour la réussite de nos employés", a déclaré Jeff Bezos dans sa dernière lettre annuelle aux actionnaires, après l'échec d'une tentative de syndicalisation dans un entrepôt de son groupe, le tentaculaire Amazon.

L'homme le plus riche au monde selon Forbes, fondateur du deuxième plus important employeur privé aux Etats-Unis, a fait cette concession quelques jours après qu'une majorité d'employés d'un site logistique dans l'Alabama a voté contre la création d'un syndicat, qui aurait été une première pour Amazon aux Etats-Unis.

Le mouvement a été soutenu par des personnalités des plus hautes sphères, y compris Joe Biden, et a suscité des échanges tendus. Amazon n'a pas mâché ses mots sur Twitter contre les élus qui attaquaient le groupe sur les conditions de travail dans ses entrepôts.

Mais le patron s'est voulu beau joueur: "Est-ce que le président de votre conseil d'administration se sent réconforté par le récent résultat du vote sur un syndicat à Bessemer (dans l'Alabama)? Non. Je pense que nous devons faire mieux pour nos employés", a-t-il écrit.

Il avait déjà montré patte blanche il y a une semaine, en annonçant soutenir la hausse de l'impôt sur les sociétés voulue par Joe Biden pour financer son plan d'investissements de quelque 2.000 milliards de dollars dans les infrastructures.

- "Vivent les impôts" -

Un soutien d'autant plus inattendu que le président venait de distinguer Amazon comme l'un des mauvais payeurs emblématiques, ces "plus grandes entreprises du monde", qui "utilisent diverses astuces juridiques et ne payent pas un seul centime d'impôt fédéral sur les bénéfices".

Jeff Bezos a été rejoint jeudi par une nouvelle association professionnelle, baptisée Chamber of Progress et financée notamment par son groupe, Facebook et Google.

"Aucun dirigeant ne désire augmenter la facture fiscale de son entreprise mais l'industrie de la tech et les Etats-Unis en général réalisent qu'il y un besoin d'investissements conséquents" pour rester compétitifs, a déclaré Adam Kovacevich, le fondateur de cette organisation, dans un billet sur le site Medium.

L'organisation Business Roundtable, qui réunit les plus grandes entreprises du pays, a quant à elle indiqué s'opposer "avec force" au voeu du président.

Mais Chamber of progress rappelle que les impôts sur les sociétés "sont tombés à leur plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale": "Même une hausse de 7% laisserait le taux américain en-dessous de ce qu'il a été pendant des décennies.

Ces marques de bonne volonté ne sont pas désintéressées: au-delà du besoin de routes en meilleur état et de réseaux de communication plus rapides, la tech s'inquiète des velléités de taxe sur les plateformes numériques.

"Les pays européens ciblent les boîtes technologiques américaines avec des +taxes numériques+ discriminatoires", s'indigne Adam Kovacevich, "alors que les Etats-Unis ne prélèvent aucun impôt discriminant sur les BMW allemandes vendues aux consommateurs américains, par exemple".

Son organisation applaudit donc la proposition d'un taux d'imposition minimum sur les sociétés à l'échelle mondiale, mise sur la table par le Trésor américain.

- "On vient vous chercher" -

Mais derrière ces échanges de bons procédés, l'administration de Joe Biden se muscle sur les questions de monopoles.

Il a nommé la juriste Lina Khan, une célèbre pourfendeuse des Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) à l'autorité américaine de la concurrence (FTC). Il a également demandé à Tim Wu, un défenseur de strictes lois anti-monopoles, de rejoindre le prestigieux Conseil économique national (NEC). Et le nom de Jonathan Kanter, avocat réputé qui a déjà représenté la FTC sur ces sujets, circule pour la branche antitrust du ministère de la Justice.

Jeudi, la commission judiciaire de la Chambre des représentants a officiellement approuvé un long rapport qui prône des scissions au sein des Gafa, accusées d'abus de position dominante.

Compilé en octobre dernier après 16 mois d'investigations, le document de 450 pages conclut que les quatre géants ont "leur propre quasi-réglementation privée qui ne s'applique qu'à eux-mêmes".

"Ces monopoles doivent prendre fin", a commenté David Cicilline, président de la sous-commission antitrust. Grâce à l'adoption du rapport, "j'ai hâte que nous rédigions des lois qui s'attaquent aux inquiétudes significatives que nous avons soulevées", notamment en termes de compétition, d'innovation et de protection de la démocratie.

Mondaire Jones, un élu démocrate membre de cette commission, a récemment tweeté une photo de lui avec une tasse estampillée "Wu & Khan & Kanter" et un message: "On vient vous chercher, les Big Tech".

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