(Agence Ecofin) - Les compagnies aériennes éprouvent toujours des difficultés à rapatrier les revenus issus de la vente de billets et d'autres activités dans certaines parties du monde. En la matière, l’Afrique reste le mauvais élève, une situation qui fait davantage craindre pour l'avenir des transporteurs en ce temps de crise.
Environ 963 millions de dollars de fonds des compagnies aériennes sont empêchés de rapatriement dans près de 20 pays à travers le monde, principalement en Afrique. C’est le triste constat fait par l’Association du transport aérien international (IATA) dans un communiqué en date du jeudi 19 août. Près de 30% de ces fonds sont séquestrés par le Zimbabwe (142,7 millions de dollars) et le Nigeria (143,8 millions de dollars). Au top 4 des mauvais élèves en la matière, les deux pays africains sont surclassés par le Liban (175,5 millions de dollars) et le Bangladesh (146,1 millions de dollars).
Bien que des progrès aient été enregistrés au Bangladesh et au Zimbabwe ces derniers temps, l’Association rappelle que cette rétention injustifiée des recettes des compagnies aériennes fait craindre pour la survie des transporteurs. « Cela contrevient aux conventions internationales et pourrait ralentir la reprise des voyages et du tourisme sur les marchés touchés alors que l'industrie du transport aérien a du mal à se remettre de la crise de la Covid-19 », avertit Willie Walsh (photo), directeur général de l'IATA. « Les compagnies aériennes ne seront pas en mesure de fournir une connectivité fiable si elles ne peuvent pas compter sur les revenus locaux pour soutenir leurs opérations ».
A l'échelle africaine, l’institution, qui regroupe plus de 290 compagnies aériennes, indiquait en mars dernier qu’environ 601 millions de dollars sont toujours bloqués dans 17 pays africains pour des raisons diverses. En plus des deux nations africaines susmentionnées, l’IATA indexe également l’Algérie, l’Angola, le Bénin, le Burundi, la République centrafricaine, l’Erythrée, l’Ethiopie, la Guinée équatoriale, le Malawi, le Mozambique, le Soudan, le Gabon, le Cameroun, le Tchad, le Congo.
« Ce n'est pas le moment de marquer un but contre son camp en mettant en danger une connectivité aérienne vitale », exhorte le patron de l’IATA. « Nous encourageons les gouvernements à travailler avec l'industrie pour résoudre les problèmes qui empêchent les compagnies aériennes de rapatrier des fonds. Cela permettra à l'aviation de fournir la connectivité nécessaire pour maintenir les emplois et dynamiser les économies alors qu'elles se remettent de la Covid-19 ».
Romuald Ngueyap
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Romuald Ngueyap