(Agence Ecofin) - Plusieurs investisseurs internationaux ayant acquis des titres d’emprunt du gouvernement nigérian ne les trouvent plus attractifs. Cependant, ils ne peuvent s’en débarrasser, car rapatrier leurs capitaux sera complexe. L’accès au Dollar a été suspendu pour les investisseurs étrangers.
Des investisseurs étrangers qui ont effectué des placements d'argent sur les titres d'emprunt émis par le gouvernement du Nigeria sont pris au piège après de récentes évolutions sur le marché du crédit à court terme.
Les difficultés économiques provoquées par la covid-19 ont détruit la confiance sur les actions des sociétés cotées. Dans ce contexte, prêter de l'argent à l'Etat est devenu l'investissement refuge par excellence pour ceux qui détiennent des fonds.
Le Nigeria a toujours attiré des investisseurs étrangers sur sa dette publique interne. Ses près de 450 milliards $ de produit intérieur brut générés par l'économie la plus peuplée d'Afrique ainsi que des rendements d'intérêt à deux chiffres ont toujours séduit les investisseurs ciblant les marchés frontières (rentables, mais peu matures) comme le Nigeria.
Pour le pays présidé par Muhammadu Buhari, cette attraction est une opportunité, car le portefeuille des investissements étrangers sur les titres d'emprunts publics est devenu un élément essentiel de ses réserves de change. Or, le pays peine désormais à conserver ses investisseurs en portefeuilles obligataires.
L'affectation de plus de fonds sur les bons et obligations du Trésor par les investisseurs locaux, dont les fonds de pension et autres gestionnaires de fonds locaux comme les assurances s’est traduite par une baisse des rendements obligataires. Dans le même temps, pour les besoins d'équilibre budgétaire, le gouvernement nigérian ne peut emprunter au-delà de ses capacités.
Sur les obligations du gouvernement ayant une maturité de 12 mois qui sont la référence, les rendements pour les investisseurs sont désormais de l'ordre de 3,5% contre 13% une année auparavant. Ce taux est le plus bas des dix dernières années, selon des données analysées par l'Agence Ecofin. En outre, il n'est plus suffisamment attractif pour les investisseurs internationaux surtout que le naira a été dévalué deux fois depuis le début de l'année, accentuant des risques de pertes de change.
Pourtant, malgré cet environnement devenu moins intéressant, ces investisseurs en portefeuille de la dette interne du Nigeria ne peuvent rapatrier leurs capitaux. La Banque centrale du pays a cessé de rendre des dollars disponibles pour les besoins de rapatriement de capitaux par les investisseurs étrangers.
La firme égyptienne d'investissement EFG Hermes a estimé dans une note aux investisseurs évoquée par Bloomberg que ces défis concernent un montant de 2,5 milliards.
Idriss Linge
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