(Agence Ecofin) - La situation sécuritaire dans l'Est de la RDC reste préoccupante. En janvier, plusieurs soldats de la paix de la SAMIDRC et de l’ONU ont été tués lors d'affrontements entre l'armée congolaise et les rebelles du M23.
La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a annoncé jeudi la fin du mandat de sa mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo. Cette décision a été prise à l'issue d'un sommet extraordinaire virtuel regroupant les chefs d'État et de gouvernement des pays membres. Un retrait progressif des troupes de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) a ainsi été ordonné.
Dans un communiqué, l’organisation régionale a réaffirmé l'importance d'une solution politique et diplomatique pour restaurer la paix et la sécurité dans l’Est du pays. Cette approche doit voir la participation de toutes les parties concernées, qu'elles soient étatiques ou non, militaires ou civiles.
« Le sommet a renouvelé son engagement sans faille à maintenir le soutien qu’il apporte à la République démocratique du Congo (RDC) dans sa quête de sauvegarde de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, ainsi que dans sa volonté de préserver la paix, la sécurité, et de favoriser le développement de manière durable » ajoute-t-elle.
Déployée en décembre 2023, la SAMIDRC comprenait environ 2900 soldats sud-africains, ainsi que 2100 militaires malawites et tanzaniens engagés aux côtés de l'armée congolaise contre plusieurs groupes rebelles, notamment le Mouvement du 23 mars (M23). Son mandat avait été prolongé d'un an en novembre 2024 en raison de la persistance des hostilités.
La situation sécuritaire dans l'Est congolais demeure préoccupante, alors que le M23 a pris le contrôle de portions de territoire comme Goma et Bukavu. En janvier, plusieurs soldats de la SAMIDRC et des Nations Unies ont été tués lors d'affrontements entre l'armée congolaise et ces rebelles, tandis que la crise humanitaire s’est aggravée, avec des déplacements massifs de populations et la destruction d'infrastructures essentielles.
Malgré de nombreuses tentatives de médiation, les initiatives régionales et internationales n'ont pas encore permis de stabiliser la situation. Le mois dernier, un sommet conjoint de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et de la SADC à ce conflit s'est conclu sur plusieurs recommandations, sans déboucher sur des mesures concrètes.
Le mercredi 12 mars, l’Angola a annoncé que des pourparlers directs entre le gouvernement congolais et le M23 débuteront le 18 mars prochain à Luanda. Cette initiative est annoncée après l'annulation d'une rencontre tripartite prévue en décembre 2024 entre les présidents congolais, rwandais et angolais. Kinshasa avait alors rejeté l'exigence de Kigali d’un dialogue direct avec le M23, y voyant une « manœuvre » politique.
Charlène N’dimon
Edité par : Feriol Bewa
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