Aux États-Unis, le double IA d’une victime de meurtre prend la parole durant le procès de son tueur

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Capture d’écran de l’imitation générée par intelligence artificielle de Christopher Pelkey, tué en 2021. La vidéo a été diffusée lors du procès de son tueur devant une cour d’Arizona le 1e mai dernier.

Capture d’écran de l’imitation générée par intelligence artificielle de Christopher Pelkey, tué en 2021. La vidéo a été diffusée lors du procès de son tueur devant une cour d’Arizona le 1e mai dernier. Stacey Wales, sœur de Christopher Pelkey

Une intelligence artificielle générative a été utilisée dans un tribunal d’Arizona pour faire entendre le «témoignage» de Christopher Pelkey, tué trois ans plus tôt lors d’une altercation routière.

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« Bonjour, juste pour être clair auprès de tous ceux qui verront ceci, je suis une version de Chris Pelkey recréée par IA qui utilise ma photo et mon profil vocal.» Dans une courte vidéo, un homme en casquette et sweat vert kaki explique vouloir livrer sa «propre déclaration de victime» devant une cour du comté de Maricopa, dans l’Arizona, le 1er mai dernier. L’homme de 37 ans s’appelle Christopher Pelkey. Il est mort trois ans plus tôt, tué par balles lors d’une altercation devant un feu rouge dans la ville de Chandler (Arizona). Ce n’est donc pas lui qui s’exprime dans cette vidéo, mais une imitation conçue par sa soeur Stacey Wales à l’aide d’une intelligence artificielle générative.

D’après Vanessa Ceja-Cervantes, porte-parole du procureur du comté de Maricopa (Arizona), c’est la première fois que l’IA est utilisée dans un tribunal pour permettre à une victime décédée de livrer une déclaration. Concrètement, la voix de Christopher Pelkey, qui a combattu dans l’armée américaine en Irak et en Afghanistan, a été générée à partir d’une vidéo enregistrée à sa sortie d’un établissement de soins pour vétérans de guerre, peu avant sa mort. Quant à l’image de son visage et de son buste, elle provient d’une photographie de Christopher Pelkey utilisée lors de ses funérailles. Stacey Wales explique avoir écrit elle-même le texte déclamé par l’IA.

«Dans une autre vie nous aurions pu être amis»

Dans une première partie de la vidéo, le double IA de Christopher Pelkey remercie ses proches : «Je ne peux pas vous dire à quel point je suis honoré par tous ceux qui ont pris ma défense. Ceux qui ont pris des jours de congé pour être présents à cette audience, ou qui regardent ceci en distanciel (...) J’aurais aimé être avec vous tous aujourd’hui.» Ses mots vont ensuite à Gabriel Horcasitas, son tueur condamné à dix ans et demi de prison dans ce procès : «Il est regrettable que nous nous soyons rencontrés ce jour-là dans ces circonstances. Dans une autre vie nous aurions probablement pu être amis.» Et fait preuve de clémence : «Je crois au pardon et à un Dieu qui pardonne. J’y ai toujours cru et j’y crois toujours.»

Un premier procès contre Gabriel Horcasitas avait été annulé pour vice de procédure en 2023. C’est durant ces deux longues années à chercher les mots justes pour écrire la déclaration de victime de son frère, que Stacey Wales a mûri l’idée d’utiliser l’intelligence artificielle pour ressusciter son frère. «Je ne pouvais pas m’empêcher d’entendre sa voix dans ma tête, de savoir ce qu’il dirait»confie-t-elle à la radio publique nationale américaine (NPR) ce mercredi. «Je ne me sentais pas prête à dire ’je te pardonne’ au tueur de mon frère. Mais paradoxalement, j’entendais la voix de Chris dans ma tête et il disait : ’Je lui pardonne’». L’intelligence artificielle lui apparaît alors comme une solution pour donner vie aux mots de son frère.

Si l’utilisation de l’intelligence artificielle devant un tribunal fait débat, notamment car rien ne garantir que les propos prêtés aux défunts sont fidèles à leur volonté, Maura Grossman, professeure à l’Université de Waterloo (Canada) qui a étudié les applications de l’IA dans les affaires pénales et civiles, a affirmé auprès de la NPR que le cas de Christopher Pelkey ne pose aucun problème juridique ou éthique majeur. «Parce que c’est devant un juge, pas un jury, et parce que la vidéo n’a pas été soumise comme preuve en soi, son impact est plus limité», a-t-elle estimé.

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